Ces travaux ont été présentés dans le cadre des recherches associées à l’obtention du diplôme de Master en Biologie des Organismes Animaux. Le jury, constitué des enseignants du Département de Biologie et de Physiologie Animale de l’Université de Yaoundé I a approuvé le caractère scientifique de l’étude.
Le but des recherches de Christophe Keumeni fut d’évaluer la distribution géographique actuelle des moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus dans la ville de Douala, capitale économique et principal centre d’affaires du Cameroun. Il a également été question de ressortir le profil de résistance aux insecticides dans cette ville. Il s’agissait plus précisément de relever le degré d’abondance, mais surtout, de ressortir la carte de la répartition géographique d’Aedes. aegypti et d’Aedes. albopictus; d’évaluer la sensibilité aux insecticides des échantillons d’Aedes. aegypti et Aedes. albopictus collectés dans différents quartiers de Douala et rechercher les potentiels mécanismes impliqués dans la résistance aux insecticides.
Les résultats qui ressortent des analyses de Christophe Keumeni indiquent que ces deux espèces de moustiques sont présentes dans tous les quartiers prospectés. Au bout du compte, Aedes. aegypti a été prédominante dans cinq quartiers sur huit. Il faut dire que l’évaluation du profil de résistance aux insecticides révèle qu’Aedes. aegypti et Aedes. albopictus sont effectivement résistantes à toutes les classes d’insecticides testés. Exception faite à l’échantillon d’Aedes. albopictus qui a révélé une sensibilité au bendiocarbe. Les expériences faites avec Piperonyl Butoxide (PBO), en tant que synergiste suggèrent l’existence de la résistance métabolique due aux monooxygénases à cytochrome P450. Dans le cadre de ce travail, Christophe Keumeni a mis en évidence la présence de trois mutations kdr. Il s’agit de la mutation V410L avec des fréquences modérées, la mutation V1016I qui a également révélé une fréquence modérée et la mutation F1534C qui a révélé une haute fréquence. Fondé sur les conclusions de ses travaux, ce jeune chercheur recommande aux pouvoirs publics la mise en place urgente des programmes de contrôle et de surveillance des vecteurs d’arbovirus au Cameroun. Pour lui, de tels programmes devraient prendre en considération des actions favorables à l’amélioration des systèmes d’adduction d’eau, à l’assainissement du milieu, à l’éducation sanitaire et à l’usage des insecticides en cas d’urgence épidémique. Il est devenu impérieux de mettre sur pied des outils permanents de surveillance et de contrôle afin de juguler la résistance en cas d’inefficacité de ces insecticides.