Cette étude a permis de confirmer que les polymorphismes Cis-régulateurs sont à l’origine de la surexpression des gènes résistants aux insecticides CYP6P9a et CYP6P9b.
Une fraction importante de la charge mondiale des maladies infectieuses est due aux maladies à transmission vectorielle. Parmi celles-ci, on peut citer le paludisme. Cette pathologie causée par un protozoaire du genre Plasmodium, est le tueur numéro 1. Ces travaux fournissent des outils pour identifier et évaluer l’impact de la résistance métabolique aux pyréthroïdes. Ils visent l’amélioration de la gestion du phénomène de la résistance. Il convient de souligner qu’aujourd’hui encore, le contrôle du paludisme dans la plupart des régions endémiques reste un défi majeur de santé publique. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la résistance aux pyréthrinoïdes, la principale classe d’insecticides autorisée par l’OMS pour les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) et également utilisée dans la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent (PID), est omniprésente et largement répandue chez les principaux vecteurs du paludisme. Il devient assez difficile de trouver de nos jours des zones sans résistance aux pyréthrinoïdes. De plus en plus, les rapports font état d’une intensification de la résistance dans certaines zones. Les alternatives aux insecticides constitués de pyréthroïdes sont de trois ordres à savoir : les organochlorés, les carbamates et les organophosphates qui sont couramment utilisés pour la PID. Malheureusement, pour ces insecticides, une résistance progressive est observée et signalée à travers l’Afrique. Cette dépendance à un nombre limité d’insecticides place les populations de vecteurs du paludisme sous une immense pression de sélection; ce qui contribue au le développement et à la propagation de la résistance aux insecticides. Les Néonicotinoïdes sont une nouvelle classe d’insecticides qui ont été récemment validés en santé publique pour la PID. Pour le moment, nul ne peut prédire la possibilité d’apparition prochaine d’une résistance croisée.
Cette étude a été menée au vu de l’urgence de développer des stratégies adaptées afin de juguler cette résistance croissante qui a récemment démontré qu’elle réduisait l’efficacité des MILDA à base de pyréthrinoïdes seuls. Ces travaux fournissent des informations sur les fondements biochimiques et moléculaires de cette résistance, permettant de concevoir des outils de surveillance sensibles et essentiels pour le développement d’une stratégie efficace de gestion de la résistance. En utilisant la génomique comparative et les tests de rapporteur à luciférase, Leon Mugenzi a voulu élucider le rôle des variations cis-régulatrices entraînant la surexpression des principaux gènes de résistance aux insecticides chez An. funestus s.s, un vecteur majeur du paludisme en Afrique. L’identification des principales variantes cis-régulatrices a permis de concevoir le premier test basé sur l’acide désoxyribonucléique (ADN) pour détecter et suivre la résistance métabolique des populations de moustiques sur le terrain en améliorant le suivi de la résistance aux insecticides et en évaluant également son impact sur les mesures de lutte contre le paludisme. Leon Mugenzi conclu qu’il devient urgent de développer des stratégies adaptées pour gérer cette résistance croissante qui selon lui réduit l’efficacité des MILDA à base de pyréthrinoïdes seuls.