1.Quels sont les facteurs qui justifient ces travaux de recherche?
Nous avons constaté que la plupart des études sur la détermination des différentes espèces de tiques étaient principalement basées sur l’aspect morphologique au Cameroun. Du coup sur la diversité génétique et la saisonnalité de ces arthropodes. De plus, rares sont les données sur la diversité des tiques chez les petits ruminants. Ainsi, cette étude avait pour objectif de déterminer le taux d’infestation, la saisonnalité et la diversité génétique des tiques de bétails dans deux marchés à Yaoundé, Cameroun.
2. Quels sont les résultats de cette étude?
Au total, 9123 animaux dont 6332 bovins, 1863 caprins et 928 ovins ont été examinés. Les taux d’infestation étaient respectivement de 39,18%, 11,53%, et 2,74% chez les bovins, ovins et caprins. Le nombre de tiques collectées était de 3757 parmi lesquels 3058 femelles, 673 males, et 26 nymphes. Trois genres de tiques ont été identifiés à savoir: Rhipicephalus, Amblyomma, et Hyalomma comprenant 11 espèces dont les majoritaires étaient Rhipicephalus decoloratus (30.25%), R. microplus (24.43%), et Amblyomma variegatum (12.96%). Rhipicephalus spp. (81.31%) et Amblyomma variegatum (51.54%) étaient les espèces les plus retrouvées pendant la saison de pluie tandis que Hyalomma spp. (83.86%) pendant la saison sèche (p-value <0.00001). Une forte diversité génétique a été observée en analysant les gènes Cox 1 et 16S rDNA des différentes espèces de tiques et les séquences obtenues se rapprochaient de celles déjà décrites en Afrique. Les analyses phylogénétiques ont révélées que les séquences de R. microplus ce groupe avec celles du clade “A”. En plus, le complexe R. sanguineus s.l. morphologiquement identifié s’est révélé être R. linnae.
3. Qu’en est-il de la portée scientifique de l’étude ?
Cette étude a mis en évidence un taux d’infestation de tiques élevé chez les bovins et bas chez les ovins et caprins. De plus, une forte diversité de tiques a été observée.
4. Quelles sont les recommandations qui s’imposent ?
D‘autres études sont nécessaires en vue de cartographier les différentes espèces de tiques dans les différentes zones d’élevage du bétail au Cameroun. De plus, Une surveillance de maladies transmises par les tiques devrait être mise sur pied afin de détecter de manière précoce ces maladies et pouvoir y apporter des mesures de riposte.