Ce rendez-vous annuel n’est pas passé inaperçu. Avec la participation d’une dizaine de chercheurs du Centre de recherche sur les maladies infectieuses (CRID), l’évènement a connu un franc succès.
C’est incroyable! Comme en 2020, Yaoundé, la capitale du Cameroun a une fois de plus accueilli la deuxième conférence annuelle de la branche locale de l’Association panafricaine de lutte contre les moustiques Pamca-Cameroun. La rencontre a eu lieu du 6 au 7 juillet 2021. Le thème «renforcement des capacités de la lutte intégrée contre les maladies à transmission vectorielle » a orienté les échanges durant les 5 sessions prévues à l’occasion. Cette édition de l’évènement intervient dans un contexte assez particulier, l’actualité étant marquée par les affres de la pandémie de Covid-19. Il semblait donc opportun de mener une réflexion profonde sur les actions quotidiennes des chercheurs, la qualité des recherches scientifiques, la manière de faire la science et les changements possibles associés à de potentielles avancées.
Le Dr Antonio-Nkondjio Christophe, le Président la branche nationale de Pamca, a eu un discours de circonstance d’un chef de troupe qui appelle les siens à être des modèles de travail acharné, d’engagement et de rigueur scientifique pour le Cameroun, l’Afrique et voire la communauté scientifique internationale. Ses déclarations sont favorables à l’idée de l’impérieuse nécessité de tracer des sillons pour la prochaine génération : « Nous devons sensibiliser autour de nous et toujours convaincre les autres qu’aucune situation n’est permanente dans ce monde. Nous devons être optimistes en réinventant toujours notre façon de penser, de travailler, de vivre, notre interaction avec les autres pour créer un monde meilleur ». Cette vision du Dr. Antonio-Nkondjio Christophe est proche de la perception de Peter Drucker qui soutenait que « la meilleure façon de prédire l’avenir est de le créer ».
Au-delà de la situation décrite plus haut, le Pr. Charles Wondji, Directeur exécutif du CRID a tenu à souligner qu’environ 1 milliard de personnes tombent malade chaque année. Plusieurs millions d’entre eux meurent des maladies telles que le paludisme, la maladie du sommeil, la fièvre jaune, les filarioses, la Dengue, le Zika qui sont transmises par des insectes. Cette situation nous le savons retarde considérablement la croissance économique des pays en développement. Dans le but de mettre en évidence l’opportunité d’une conférence de cet ordre, le Directeur exécutif du CRID a déclaré que «le besoin d’expertise dans la lutte anti-vectorielle est grand. Particulièrement en Afrique subsaharienne qui est pourtant la région du globe la plus affectée par les maladies à transmission vectorielle. De plus, on constate une faible importance accordée au rôle central de la lutte anti-vectorielle pour interrompre la transmission de ces maladies et atteindre les buts de l’élimination».
Conscient du fait que les gagnants trouvent des moyens, et qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir, le Pr. Charles Wondji fait une annonce solennelle que les parties prenantes accueillent avec un enthousiasme débordant. « Le CRID, compte travailler main dans la main avec Pamca Cameroun, pour promouvoir le rôle central de la lutte anti-vectorielle dans notre pays» a-t-il promis. Il convient sans doute de rappeler ici le rôle important que jouent déjà plusieurs chercheurs du CRID au sein du Pamca Cameroun notamment au sein de son bureau. «Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ». Cette déclaration d’Antoine de Saint-Exupéry est en phase avec les aspirations du CRID et de son partenaire Pamca qui s’apprêtent à organiser au mois d’août, une session de formation des agents de santé régionaux pour davantage faciliter la surveillance des vecteurs du paludisme à travers le Cameroun.
Un total de 122 participants ont pris part à ces travaux. Ils sont venus de 8 institutions et de 7 universités. Les étudiants du CRID ne sont pas rentrés les mains vides. Ils ont reçu 4 prix sur les 9 mis en jeu. Binyang Jérôme Achille a reçu le 3ème prix de la présentation orale; Ngannang Brigitte a reçu le 1er prix du meilleur Poster ; Ngongang Sonia a reçu le 1er prix pour la présentation orale et le 2ème prix « ma thèse en 180 secondes ». Dans la même lancée, pour leurs initiatives exemplaires dans la formation et en faveur du renforcement des capacités des jeunes chercheurs africains, Pr Bilong Bilong Charles Félix, Pr Fomena Abraham et Pr Njiokou Flobert ont respectivement été primés. Toutes les parties prenantes s’en iront satisfaites. Ce qui sans doute est un indicateur du fait que la deuxième conférence annuelle Pamca-Cmr a été couronnée d’un franc succès. Le meilleur reste à venir. La troisième édition de cette conférence aura lieu en 2022 et pourrait à l’occasion être délocalisée à Douala, la capitale économique du Cameroun. Désormais, les chercheurs se le disent, c’est un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte !