Après 4 ans de dur labeur, Amen Fadel a défendu sa thèse de doctorat à l’Université de Buea, au Cameroun. Ses travaux ressortent les preuves de la résistance des moustiques aux insecticides dans les zones géo-écologiques de l’Extrême-Nord, de la Savane et du Sahel Camerounais et Tchadien
Le 13 mai 2021, Amen Nakebang Fadel est devenu le 4ème « Docteur » formé par le Centre de Recherche sur les Maladies Infectieuses (CRID). Ce natif du Tchad a soutenu sa thèse en parasitologie cellulaire et moléculaire à l’Université de Buea, située au Sud-Ouest du Cameroun. «L’escalade de la résistance aux insecticides chez le principal vecteur du paludisme Anopheles coluzzii des régions de la savane d’Afrique centrale du Sahel et de Guinée motivée par des gènes de résistance métabolique communs » est le thème de ces travaux.
Ce travail est la première étude approfondie des mécanismes de résistance métabolique à l’aide d’analyses transcriptionnelles à l’échelle du génome de la population de moustiques vecteurs des deux pays. Cette étude met en évidence le rôle dans la transmission de la Malaria d’un vecteur majeur du paludisme nommé « Anopheles coluzzii » qui est présent au Nord du Cameroun et au Tchad ; Fadel ressort ici le profil de résistance aux insecticides dudit vecteur et les mécanismes moléculaires de résistance possibles sur le terrain. Les résultats de cette étude ont généré des données primaires sur le paludisme. Celles –ci peuvent et devraient être utilisées par le Programme national de lutte contre le paludisme au Cameroun et au Tchad. Ceci pour permettre de choisir la meilleure alternative aux outils de lutte antivectorielle du paludisme dans le contexte de l’évaluation de la résistance aux insecticides
Le Dr. Amen Fadel a noté que les arguments pour lesquels il a choisi ce champ de réflexion reposaient principalement sur le fait que les informations sur la composition du vecteur du paludisme à l’Extrême Nord ; au sein des zones géo-écologiques de la savane et du Sahel du Cameroun et du Tchad sont grandement manquantes. L’objectif poursuivi par sa thèse était de savoir si les principaux vecteurs du paludisme sont les mêmes dans ces régions ; si les mécanismes moléculaires de résistance sont similaires. Après 4 années de recherche et d’études, le Dr. Fadel se dit convaincu que ses résultats constitueront un grenier d’informations qui faciliteront la collaboration transfrontalière entre les programmes nationaux de lutte contre le paludisme et la pré-élimination du paludisme. Son étude fournit des preuves d’une résistance élevée aux pyréthrinoïdes et au DDT chez le principal vecteur du paludisme, Anopheles coluzzii du Cameroun et du Tchad. Cette situation selon lui peut constituer une menace sérieuse pour la lutte antipaludique à l’aide de moustiquaires aux pyréthrinoïdes et au DDT.
Au moment de la soutenance de cette thèse, l’élimination du paludisme en Afrique et dans le monde, grâce à la connaissance de ses vecteurs reste l’objectif ultime du Dr. Fadel. Les résultats générés par sa thèse ont été facilité par le CRID. En effet ce centre de recherche a accueilli son projet de recherche, lui a assuré des formations pour le renforcement de ses capacités, des conseils et un appui à la fois technique et financier. « Cette réalisation n’aurait pas été possible sans tous ces apports » a confié le nouveau docteur. «Merci beaucoup» CRID a déclaré le Dr. Fadel, pour qui lutte contre le paludisme continuera jusqu’à l’éradication totale de ce mal.